La concurrence religieuse, un autre instrument de division de la population en RDC

Article : La concurrence religieuse, un autre instrument de division de la population en RDC
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17 avril 2023

La concurrence religieuse, un autre instrument de division de la population en RDC

La République démocratique du Congo est un pays qui voit naître des Églises presque chaque année. Les avenues et quartiers sont peuplés d’édifices religieux, tout comme le vide du ciel est comblé des nuages. Face à cela, la population se divise en fonction d’appartenance à tel ou tel autre mouvement religieux. De partout, ce qui s’applique est cette maxime : « Que sont les frères, les adeptes d’une même Église. »

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Le tribalisme, la première arme et la plus dominante

Depuis toujours, c’est le tribalisme qui a toujours été un outil dominant en ce qui concerne la ségrégation de la population et autres types de discriminations en République démocratique du Congo. Souvent on remarque qu’au lieu de tenir compte de mérite lors des différents recrutements, les employeurs et autres acteurs de la vie quotidienne tiennent de l’importance à l’appartenance tribale de leurs candidats. Et cela s’applique dans toutes les classes de la société. C’est ainsi qu’un étudiant utilise le mot « parapluie » pour désigner un professeur appartenant à sa tribu et pouvant le faire réussir sans qu’il ne mérite.

La naissance d’une autre arme de séparation

Sans avoir éteint le tribalisme, la population congolaise développe un autre moyen de se séparer : la concurrence religieuse. Tous les congolais se considèrent maintenant comme appartenant à deux familles, à savoir la famille biologique et la famille spirituelle. Non seulement ils donnent plus de considération à leurs frères et sœurs de même foi, mais en plus ils développent du dédain envers les croyants et pasteurs des autres confessions religieuses. Enfin, la lutte éclate.

Ceux qui incitent les congolais à ce combat sont plus souvent leurs pasteurs et religieux. Ils les incitent à croire que les pratiques des autres confessions religieuses sont diaboliques. Pendant que tous ces mouvements se diabolisent les uns envers les autres, un combat règne. Ce dernier mène les fidèles de deux confessions religieuses différentes à ne plus s’entendre, même s’ils font partie d’une même famille biologique ou s’ils sont unis par d’autres types de relations.

Quelques exemples concrets de la lutte interreligieuse

Le 30 octobre 2022, à la sortie officielle de l’Église néo-apostolique authentique, l’événement marquant sa désolidarisation de l’Église néo-apostolique, les fidèles des deux camps opposés se sont plongés dans une haine des uns envers les autres. Cette lutte persiste encore aujourd’hui. Certains fidèles ayant des postes importants licencient leurs subordonnés parce qu’ils ne partagent plus la même croyance religieuse dorénavant.

Un autre cas est observé du côté des témoins de Jéhovah qui ne se marient qu’entre eux et qui considèrent d’autres religions comme impures. La réalité similaire se présente au mouvement des branhamisme.

Pour les écoles conventionnées kimbaguistes, nous remarquons un grand nombre des enseignants qui sont adeptes de ce mouvement. De leur côté, les fidèles des Églises du mouvement de réveil considèrent les religieux de l’Église catholique romaine comme des adeptes de sectes obscures. Et les musulmans sont vus comme des marabouts. Maintenant, le tribalisme n’est plus le seul à séparer les citoyens mais également sa sœur religion, qui devrait pourtant apporter des messages d’amour et de paix dans l’âme de la population.

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Potentiels remèdes

Au lieu d’appuyer leurs enseignements sur leurs différences, les différents ecclésiastiques congolais devraient insister sur l’amour et l’entraide. Aider la population à quitter la paresse et s’adonner à un esprit créatif devrait également être l’une des missions des différentes confessions religieuses présentes en République démocratique du Congo. Quant au gouvernement, il devrait mettre en place quelques contraintes menant à l’instauration d’une Église. Ainsi, la naissance annuelle des Églises dans tous les coins du pays diminuera. Étant dans un pays tourmenté par de multiples maux, tous les éloquents trouvent l’opportunité de se transformer en envoyés de Dieu. Si le gouvernement établissait certaines conditions coûteuses pour la mise en place d’une Église, la réalité ne serait probablement pas être la même.

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Commentaires

Gilbert
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Bien réfléchi et courage comme tu à bien compris cela.

Norbert Katembo
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Merci beaucoup pour votre commentaire