Norbert Katembo

“Tu m’as fait vu” une expression au cœur de la jeunesse congolaise

Au pays de Lumumba, la république démocratique du Congo, il n’est pas étonnant d’entendre les jeunes utiliser l’expression : “Tu m’as fait vu”. Loin d’être une erreur, elle est utilisée sciemment pour décrire la situation au cours de laquelle un internaute actif dans un réseau social (plus souvent Facebook et WhatsApp) reçoit et lit le message de son follower, ami (e) ou contact et refuse de répondre. Cette manière d’agir laisse entendre plusieurs interprétations et elle est parfois à la base des mésententes dans des relations inter-sociales.

C’est qu’il faut savoir sur cette expression

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Quand on reçoit et lit un message sur Facebook ou WhatsApp, la mention : “vu” est renvoyé à l’expéditeur pour lui signifier que non seulement le destinataire a reçu le message, mais il l’a lu également. Si vous croisez un jeune congolais qui vous dit: “ Tu m’as fait vu” cela veut tout simplement dire qu’il vous informe que vous avez lu et ignorer son message.

une simple expression pour trop dire

A l’instar de l’injure et autres types de messages blessants, le fait de lire et ne pas répondre à un message sur Facebook ou WhatsApp est source de plusieurs problèmes dans des relations des internautes et ça a des impacts sur la vie hors internet. On voit parfois une personne qualifiée d’orgueilleuse puisqu’il ne réagit pas souvent aux messages qu’on lui envoie, ou soit elle répond après beaucoup d’heures. Le fait de ne pas répliquer aux message est considéré comme signe de non considération envers son ami ou follower. Certaines relations amoureuses fragiles entre jeunes prennent fin à l’issue de ce phénomène. Certains jeunes déclarent avoir ignoré les messages de ses amis pour se donner plus de valeurs vis-à-vis de ces derniers.

Pour certains, ne pas répondre à un message lu est loin d’être un sentiment de négligence envers ses proches. Surtout pour les célébrités qui reçoivent plusieurs messages par jour. Il peut arriver qu’ils voient un message et oublier de répondre. Hormis les célébrités, ceux qui utilisent les réseaux sociaux comme espace de travail ne sont pas écartés. Ils ont tendance à prioriser les messages de leurs clients en défaveur de ceux de leurs familiers. La présence sur internet quoique tendant à représenter la personnalité d’une personne, elle n’est pas son reflet exact.


Je suis Lubunga, je suis abandonnée ?

Depuis le vendredi 7 avril 2023, Lubunga, l’une des six communes de la ville de Kisangani en République démocratique du Congo, est le théâtre d’atrocités qui ont engendré des pertes humaines. Ces violences découlent d’un conflit foncier opposant deux communautés, les Mbole et les Lengola, les premiers accusant les seconds d’avoir illégalement pris possession de leurs terres. Le nombre exact de décès est difficile à déterminer. Lubunga est unique par sa situation géographique, étant la seule commune de Kisangani séparée des autres par le fleuve Congo.

Manassé BOMONGO BOSINDO Alias Man’s Bomongo

La vie de Lubunga dans son paradis

Vue aérienne de la commune urbano-rurale de Lubunga. Crédit : Trésor Kalonda

Elle c’est Lubunga, une fille âgée de 10 ans. Elle est la fille d’un pêcheur et d’une commerçante ambulante des poissons. Depuis sa naissance, son paradis a toujours été sa commune qui est isolée des autres coins de la ville. Elle n’a jamais fréquenté d’autres communes de la ville de Kisangani car le fleuve Congo sépare sa commune avec d’autres restantes. Mais aussi parce qu’elle n’a jamais trouvé une bonne raison de traverser le fleuve. Son petit paradis c’est sa commune. Malgré ses caprices, ses parents ne l’ont jamais abandonné.

Quand l’horreur atteint une innocente

Un jour de retour à la maison après l’école, elle croise une troupe d’innombrables personnes avec des machettes. Elle est habituée à voir les films chinois mettant en scène les guerriers qui se battent aux épées, mais cela n’a pas été une raison pour calmer ses stress. Son cœur commence a battre à une mélodie inhabituelle, sa marche devient lente, ses yeux pleins de larmes et tout son corps en mouvement qu’on a l’habitude d’appeler tremblement. Se faisans bonne observatrice, ses yeux croisent le corps sans vie d’une personne sans tête. Plus qu’un film d’horreur, elle commence à courir pour rejoindre sa maison

Lorsqu’une innocente devient une victime

Déploiement des forces de la police venues de Kinshasa (capitale de la RDC) se rendant à Lubunga

Arrivée chez elle, tout est calme. Ses deux parents absents. Elle aperçoit un groupe de personnes qui se précipitent à quitter la commune. La mère d’un de ses collègues de l’école la transporte brusquement et elle court avec elle. En cours de route elle ne cesse de demander : “ Mes parents m’ont abandonnée ?” Personne ne lui répond. La grâce sourit pour elle, elle arrive à traverser le fleuve Congo, afin épargnée de la barbarie de sa commune

Sur une terre nouvelle où tout lui paraît étrange, elle ne cesse de demander à la mère d’un de ses collègues : “ Moi Lubunga, mes parents m’ont abandonné ?” Personne ne lui répond. Elle parmi tant d’autres qui ont fui leur commune, elle ne cesse de demander en pleurant : “ Mes parents m’ont abandonné ?” Une voix triste, tremblante et moins belle lui répond : “ Tes parents ne sont plus de ce monde.” Ayant un cœur empli d’angoisse et de toutes les autres sensations sombres, elle redemande: “ Donc ils m’ont abandonné pour rejoindre cet autre monde ? ”

Ce récit est une œuvre de fiction, y compris ses protagonistes. Son objectif est de mettre en lumière la situation critique de la population de la commune de Lubunga en République démocratique du Congo (RDC). Dans cette histoire, Lubunga, une commune urbano-rurale de la ville de Kisangani, est symbolisée.


CINÉMA|Marcus Onalundula : “On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte trop cher…”

Au delà d’être un divertissement, le cinéma est un élément qui véhicule la culture et qui raconte notre quotidien. Face à la faible influence du cinéma congolais sur le continent, Marcus Onalundula qui est un icône du cinéma évoluant en France présente au public congolais son expérience.

Marcus Onalundula

Dites-nous, avez-vous commencé votre carrière cinématographique en République démocratique du Congo ?

Je dirai oui et non. Oui j’ai commencé ma carrière au Congo mais ce n’était pas vraiment une carrière. Au Congo j’ai commencé par la télé, j’étais animateur de télé, je faisais du montage…Vu que les émissions que je produisais c’étaient des émissions de la culture urbaine, donc Hip-hop. Il n’y avait un ami qui m’avait approché pour qu’avec ces techniques, qu’on fasse des films. On avait fait deux, trois choses. Mais ça n’avait pas marché puisqu’on avait pas la compétence… Après des années je suis parti en Afrique du sud, en revenant j’ai commencé à faire de spot publicitaire. Quand tu montes un spot publicitaire il y a de fois un scénario, il y a des dialogues, des acteurs…donc c’est ce qui m’a influencé à faire du film.”

Quels sont les difficultés que vous aviez rencontré en vous lançant au cinéma ?

Les difficultés, on a eu beaucoup. Ça ne finit pas ça continue toujours. Dans la vie d’un cinéaste il y a toujours des difficultés. Notamment pour produire, pour réaliser. Mais les difficultés premières pour le début c’est la formation. On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte chère. Il fallait se battre pour trouver de l’argent afin de financer la formation… C’est vraiment ça qui était ma plus grande difficulté…”

Quand en vous, pourquoi le cinéma congolais n’est pas influent au niveau international à l’instar du cinéma Nigerian et ivoirien?

Le cinéma congolais ne peut pas influencer l’international aussi longtemps que nous n’avons pas encore influencé le public congolais. Ça ne se consomme pas au Congo. Les publics congolais ne connaissent pas même s’il y a des films congolais…Et souvent les films congolais qui sortent sont d’abord projectés à l’étranger…On ne peut pas influencer tant que nous n’avons pas une politique nationale du cinéma…Je vous donne l’exemple des théâtres de chez nous faits par Saï Saï et les autres. Pourquoi ils sont connus? pourquoi ils arrivent à gagner la vie ? C’est puisque d’abord c’est la population congolaise qui consomme leurs productions…”

En tant que monteur, dites-nous pourquoi les congolais n’arrivent pas à réaliser les films avec des effets spéciaux réalistes ?

Beaucoup de gens ne comprennent pas les effets spéciaux, surtout les amateurs. Les effets spéciaux c’est d’abord à l’écriture du film, ce n’est pas que la technique. La technique vient compléter l’écriture…Si ce n’est pas écrit, le technicien qui viendra ne saura pas bien faire…Au Congo on a tendance à faire des effets spéciaux après. Ce n’était pas prévu, ce n’était pas tourné comme il fallait, c’est pour cela ça ne marche pas…”

Il est possible de gagner la vie au Congo en faisant le cinéma ?

Oui, C’est possible de gagner de l’argent au congo en faisant le cinéma. Mais c’est très très difficile et il y a des cas très rares, pourquoi ? parce que les cinémas congolais ne se consomment pas au Congo…Il y a des rares productions étrangères qui viennent chez nous faire du film et ça permet à deux ou trois cinéastes de se retrouver. ”

Que conseillez-vous aux amateurs du cinéma qui évoluent au Congo ?

« Aux amateurs, qu’ils ne lâchent pas. Au cinéma tu peux commencer une carrière et très vite voir les étoiles comme tu peux rester longtemps. Mais l’important c’est bien faire les choses. Le film “ la vie est belle” est restée dans nos têtes parce que c’est un film qui a été bien fait…Les amateurs d’aujourd’hui ont l’avantage de suivre les cours en direct à travers les tutoriels sur internet…”

Pourquoi la plupart des films congolais ne sont pas distribués par le distributeur du groupe canal+ dénommé: canalstudio pourtant Canal+ a beaucoup d’abonnés au Congo ?

Je dirai que c’est de la mauvaise foi. Au delà de la mauvaise foi c’est un problème des dirigents…Moi j’ai vendu mon documentaire à canal+, mais pas de la RDC plutôt à leur bureau de la France. Je l’ai vendu depuis Ouagadougou. C’était un film documentaire de 52 minutes…Quand c’était diffusé sur canal+cinéma, c’est à ce moment que la directrice de canal+ de Kinshasa a compris que j’étais congolais.”

Parlez-nous de vos films et comment le public congolais qui l’ignore peut les retrouver ?

Marcus Onalundula

Actuellement il est difficile de trouver mes films pour les congolais parce que souvent mes films tournent en salles de cinéma et aussi dans des festivals. Et après ça on essaie de vendre dans des chaînes de télévision internationales et aussi faire des diffusions payantes.

Marcus Onalundula est un réalisateur, chef-opérateur, animateur télé, monteur et comedien congolais. Il est plus connu pour la réalisation du film “Aboula Ngando” réalisé en 2021 et “Article 13” réalisé en 2020

Marcus Onalundula


La poliomyélite, une balle tirée aux innocents

Dans presque toutes les sociétés, les enfants sont considérés comme des innocents. Mais comment ? Pace que ayant un esprit de jugement qui est en pleine croissance, ils ne savent pas différencier le bien et le mal. Leurs actes vicieux sont à rééduquer et non à punir. Ce sont les faits de la société qui forgent leurs personnalités. Mais il arrive que certaines maladies, exigeant beaucoup de précautions pour non contamination, puissent être à leur portée. Tel est le cas de la fameuse poliomyélite.

Quand le diable se dévoile

D’après les mythologies et les religions, c’est le diable qui est à l’origine des maux. Mais son apparence n’est pas connue de tous. Cela n’est pas le cas pour la poliomyélite qui est à l’origine de malheur de beaucoup de personnes dès leur enfance. Lors des briefings avec ses Blogueurs et Leaders des communautés u-report, l’UNICEF déclare que la poliomyélite est une maladie contagieuse causée par le poliovirus. C’est une maladie qui entraîne la paralysie voire la mort. Le virus peut toucher tout le monde. Les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement vulnérables. La maladie entre dans l’organisme par la bouche lorsqu’une personne boit de l’eau ou mange l’aliment contaminé par la matière fécale de la personne porteuse du virus.

Les enfants et transmission

En République démocratique du Congo, il n’est pas étonnant de voir les gens boire de l’eau de puits, rivière, fleuve. Mais il n’est pas également sorcier de voir les gens déposer leurs matières fécales dans les mêmes endroits où ils puisent de l’eau à boire. Ce qui est un grand danger pour les enfants de moins de 5 ans qui sont plus vulnérables à la poliomyélite. Dans les villages congolais et autres milieux reculés, les enfants passent leur journée par terre. Ils chient et font tous leurs besoins toujours par terre ; mangeant tout ce qui se présente à leur vue. En bref, le vécu des enfants congolais est exposé à la probable contamination de poliomyélite.

Quand les témoignages sont si nombreux que les pages d’une vieille encyclopédie

En 2021, 1.226 cas de poliomyélite ont été enregistrés, contre 138 en 2018. Les énormes efforts sont fournis pour remédier à cette maladie chaque année. Mais certains parents sont les causes de paralysie de leurs enfants, ça ils refusent de faire vacciner leurs enfants.

Le vaccin, une lueur d’espoir et un remède efficace

Il n’existe pas de traitement pour la poliomyélite. Le seul moyen de stopper la circulation du virus est de faire vacciner tous nos enfants de moins de 5 ans. Il est également important d’observer les règles d’hygiène telles que : Se laver les mains à l’eau propre coulante et avec du savon ; faire bouillir l’eau non potable avant de boire ; laver les fruits et les légumes avec de l’eau propre avant de les manger ; Ne pas faire les selles à l’air libre ; ne pas se baigner dans les cours d’eau sales ; signaler tous cas de paralysie soudaine au centre de santé le plus proche.


L’Église, une nouvelle forme d’enrichissement

crédit : istock

Il y a plus de deux mille ans, selon la Bible, des hommes appelés disciples de Jésus-Christ se réunissent dans des maisons appelées “églises”. Ces églises sont des endroits où tous ceux qui croient en Jésus-Christ comme étant sauveur et seigneur se réunissent pour expérimenter leur foi, pour partager le même enseignement et surtout s’entraider en réunissant leurs biens appelés “ offrandes”. Après avoir réuni les biens, ils les partagent à tout un chacun selon sa nécessité pourvu qu’il n’ait pas des malheureux.

L’évolution, monteur de changement

Après plusieurs décennies, les églises se dotent d’une hiérarchie tant administrative et spirituelle. Cela change la gestion de recettes de l’église qui s’obtient grâce aux rassemblements des biens appelés “ Offrandes”. Dorénavant ce sont les pasteurs, les prêtres, les apôtres, les anciens, etc qui gèrent toutes les activités des églises y compris la répartition des biens.

La hiérarchie et l’offrande

Les biens qui sont jadis partager à tous les disciples deviennent la clé du problème. Ces biens appelés offrandes ne sont plus à la portée des fidèles. Les recettes de l’église deviennent un tabou pour les fidèles seuls les pasteurs et autres dirigeants qui connaissent sa destination. Quand un fidèle entreprend s’informer à ce sujet, il est accusé de s’écarter de son but salutaire.

Où partent les offrandes de l’église

credit: istock

“ L’église est la deuxième source de l’enrichissement après la politique.” telle est la phrase qui est tant entendue en République démocratique du Congo. Les offrandes de nos jours sont les salaires des pasteurs, des prêtres, des apôtres, etc. En quelques exceptions, la plupart des dirigeants de l’église sont rémunérés par les offrandes des fidèles. Une rémunération noble qui les rend si riches et influents dans la société.

En 2014, une étude menée auprès de 1.605 églises aux Étant-Unis par Christian Today a révélé que les cinq dépenses principales sont :

Les salaires des serviteurs : 47%
Aide humanitaire : 9%
Le lieu de culte : 7%
Utilitaires : 7% à 5%
Le support à des missions internationales: 5%
Le support à des missions locales : 4%

En RDC, il n’est pas étonnant de voir la plupart des pasteurs se balader en véhicules qui coûtent très chers. Dans des différents coins, surtout dans la capitale les pasteurs sont propriétaires des maisons de luxe. Même les églises ayant une extension internationale suivent ces pas.

Pour aveugler la curiosité des fidèles qui sont les donateurs de ces richesses, les pasteurs leur récitent des versets déclarant : “ l’ouvrier mérite son salaire….” et ils s’appuyent aux textes de l’ancien testament qui montrent comment les lévites jouissaient des biens du peuple d’Israël. Ils ne parlent pas souvent, par exemple de la profession de Paul, qui fut en même temps Apôtre et tisseur de tente.

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Manque d’électricité, le moteur de la ruine dans la ville de Kisangani

La République démocratique du Congo fait partie des pays mieux placés pour tourner les films d’horreur. Elle vit dans le noir et est privée de l’électricité. Dans une de ses villes qui est située au nord-est, la ville de Kisangani, la société nationale de l’électricité ne fournit régulièrement l’électricité que dans une seule commune sur six. Ce manque d’électricité est à la base de balade nocturne des mineurs, de phénomène Évapo, qui est une pratique consistant à ravir les biens des passants et de tant d’autres actes vicieux.

Quand le noir engendre le vice

La balade nocturne des mineurs est constatée dans toutes les communes de la ville de Kisangani à l’exception de la commune de Makiso. Cette ambiance débute vers 19h et chute aux heures très tardives. Ladite ambiance est très vivante aux endroits où il y a une forte concentration des activités commerciales : Aux alentours des bars appelés communément: “ Nganda”, près des petits marchés où les vielles femmes vendent les poissons salés grillés appelés “Kamundele” et à proximité des tant d’autres établissements commerciaux disponibles durant la nuit.

Les acolytes du noir

Non seulement les jeunes adolescents qui sont vus hors leurs parcelles à ces heures, mais aussi les enfants âgés de 10ans, 11ans. En essayant d’entrer en contact avec eux, beaucoup se justifient en disant qu’il n’y a pas d’électricité, ce qui fait à ce qu’ils manquent à faire après avoir mangé le repas du soir ou en attendant que le repas du soir soit prêt.

Traînant dehors, ils font connaissance avec les enfants sans toit qui les apprennent les pratiques vicieuses parmis lesquelles “Evapo” est la plus répandue. Le terme “Évapo” est l’apocope du mot Évaporation. Ce dernier désigne le changement de l’eau à l’état gazeux. C’est ainsi que le fait de ravir les biens des passants est assimilé au phénomène d’évaporation.

Quand la motivation s’unit à la passion

Pour attirer un grand nombre de jeunes, les bars disposent des grands écrans pour diffuser les matchs de football. Ce qui donne à la balade nocturne une ambiance festive. Certains parents pauvres qui interdisent leurs enfants à se rendre à ces lieux sont obligés d’user de tous leurs moyens pour se procurer des générateurs.

À 13 ans, elles sont mamans

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Pendant que les jeunes garçons sont exposés à l’apprentissage de vol, Évapo et autres sombres pratiques, les jeunes filles sont les proies des dragueurs nocturnes. Beaucoup des jeunes mineures deviennent des mamans. Après avoir été enceintes, elles sont envoyées aux soi-disant toits de leurs belles familles. Le manque de l’électricité a créé non seulement le noir dans la ville, il a également favorisé la balade nocturne, le phénomène Évapo, le vol et bien sûr il est à la base d’un nombre excessif des naissances non désirables. À Kisangani, il n’est pas étonnant de voir une fille de 13 ans est maman.

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La concurrence religieuse, un autre instrument de division de la population en RDC

La République démocratique du Congo est un pays qui voit naître des Églises presque chaque année. Les avenues et quartiers sont peuplés d’édifices religieux, tout comme le vide du ciel est comblé des nuages. Face à cela, la population se divise en fonction d’appartenance à tel ou tel autre mouvement religieux. De partout, ce qui s’applique est cette maxime : « Que sont les frères, les adeptes d’une même Église. »

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Le tribalisme, la première arme et la plus dominante

Depuis toujours, c’est le tribalisme qui a toujours été un outil dominant en ce qui concerne la ségrégation de la population et autres types de discriminations en République démocratique du Congo. Souvent on remarque qu’au lieu de tenir compte de mérite lors des différents recrutements, les employeurs et autres acteurs de la vie quotidienne tiennent de l’importance à l’appartenance tribale de leurs candidats. Et cela s’applique dans toutes les classes de la société. C’est ainsi qu’un étudiant utilise le mot « parapluie » pour désigner un professeur appartenant à sa tribu et pouvant le faire réussir sans qu’il ne mérite.

La naissance d’une autre arme de séparation

Sans avoir éteint le tribalisme, la population congolaise développe un autre moyen de se séparer : la concurrence religieuse. Tous les congolais se considèrent maintenant comme appartenant à deux familles, à savoir la famille biologique et la famille spirituelle. Non seulement ils donnent plus de considération à leurs frères et sœurs de même foi, mais en plus ils développent du dédain envers les croyants et pasteurs des autres confessions religieuses. Enfin, la lutte éclate.

Ceux qui incitent les congolais à ce combat sont plus souvent leurs pasteurs et religieux. Ils les incitent à croire que les pratiques des autres confessions religieuses sont diaboliques. Pendant que tous ces mouvements se diabolisent les uns envers les autres, un combat règne. Ce dernier mène les fidèles de deux confessions religieuses différentes à ne plus s’entendre, même s’ils font partie d’une même famille biologique ou s’ils sont unis par d’autres types de relations.

Quelques exemples concrets de la lutte interreligieuse

Le 30 octobre 2022, à la sortie officielle de l’Église néo-apostolique authentique, l’événement marquant sa désolidarisation de l’Église néo-apostolique, les fidèles des deux camps opposés se sont plongés dans une haine des uns envers les autres. Cette lutte persiste encore aujourd’hui. Certains fidèles ayant des postes importants licencient leurs subordonnés parce qu’ils ne partagent plus la même croyance religieuse dorénavant.

Un autre cas est observé du côté des témoins de Jéhovah qui ne se marient qu’entre eux et qui considèrent d’autres religions comme impures. La réalité similaire se présente au mouvement des branhamisme.

Pour les écoles conventionnées kimbaguistes, nous remarquons un grand nombre des enseignants qui sont adeptes de ce mouvement. De leur côté, les fidèles des Églises du mouvement de réveil considèrent les religieux de l’Église catholique romaine comme des adeptes de sectes obscures. Et les musulmans sont vus comme des marabouts. Maintenant, le tribalisme n’est plus le seul à séparer les citoyens mais également sa sœur religion, qui devrait pourtant apporter des messages d’amour et de paix dans l’âme de la population.

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Potentiels remèdes

Au lieu d’appuyer leurs enseignements sur leurs différences, les différents ecclésiastiques congolais devraient insister sur l’amour et l’entraide. Aider la population à quitter la paresse et s’adonner à un esprit créatif devrait également être l’une des missions des différentes confessions religieuses présentes en République démocratique du Congo. Quant au gouvernement, il devrait mettre en place quelques contraintes menant à l’instauration d’une Église. Ainsi, la naissance annuelle des Églises dans tous les coins du pays diminuera. Étant dans un pays tourmenté par de multiples maux, tous les éloquents trouvent l’opportunité de se transformer en envoyés de Dieu. Si le gouvernement établissait certaines conditions coûteuses pour la mise en place d’une Église, la réalité ne serait probablement pas être la même.