CINÉMA|Marcus Onalundula : “On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte trop cher…”

Article : CINÉMA|Marcus Onalundula : “On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte trop cher…”
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13 septembre 2023

CINÉMA|Marcus Onalundula : “On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte trop cher…”

Au delà d’être un divertissement, le cinéma est un élément qui véhicule la culture et qui raconte notre quotidien. Face à la faible influence du cinéma congolais sur le continent, Marcus Onalundula qui est un icône du cinéma évoluant en France présente au public congolais son expérience.

Marcus Onalundula

Dites-nous, avez-vous commencé votre carrière cinématographique en République démocratique du Congo ?

Je dirai oui et non. Oui j’ai commencé ma carrière au Congo mais ce n’était pas vraiment une carrière. Au Congo j’ai commencé par la télé, j’étais animateur de télé, je faisais du montage…Vu que les émissions que je produisais c’étaient des émissions de la culture urbaine, donc Hip-hop. Il n’y avait un ami qui m’avait approché pour qu’avec ces techniques, qu’on fasse des films. On avait fait deux, trois choses. Mais ça n’avait pas marché puisqu’on avait pas la compétence… Après des années je suis parti en Afrique du sud, en revenant j’ai commencé à faire de spot publicitaire. Quand tu montes un spot publicitaire il y a de fois un scénario, il y a des dialogues, des acteurs…donc c’est ce qui m’a influencé à faire du film.”

Quels sont les difficultés que vous aviez rencontré en vous lançant au cinéma ?

Les difficultés, on a eu beaucoup. Ça ne finit pas ça continue toujours. Dans la vie d’un cinéaste il y a toujours des difficultés. Notamment pour produire, pour réaliser. Mais les difficultés premières pour le début c’est la formation. On n’a pas de structure de formation dans notre pays et à l’étranger la formation coûte chère. Il fallait se battre pour trouver de l’argent afin de financer la formation… C’est vraiment ça qui était ma plus grande difficulté…”

Quand en vous, pourquoi le cinéma congolais n’est pas influent au niveau international à l’instar du cinéma Nigerian et ivoirien?

Le cinéma congolais ne peut pas influencer l’international aussi longtemps que nous n’avons pas encore influencé le public congolais. Ça ne se consomme pas au Congo. Les publics congolais ne connaissent pas même s’il y a des films congolais…Et souvent les films congolais qui sortent sont d’abord projectés à l’étranger…On ne peut pas influencer tant que nous n’avons pas une politique nationale du cinéma…Je vous donne l’exemple des théâtres de chez nous faits par Saï Saï et les autres. Pourquoi ils sont connus? pourquoi ils arrivent à gagner la vie ? C’est puisque d’abord c’est la population congolaise qui consomme leurs productions…”

En tant que monteur, dites-nous pourquoi les congolais n’arrivent pas à réaliser les films avec des effets spéciaux réalistes ?

Beaucoup de gens ne comprennent pas les effets spéciaux, surtout les amateurs. Les effets spéciaux c’est d’abord à l’écriture du film, ce n’est pas que la technique. La technique vient compléter l’écriture…Si ce n’est pas écrit, le technicien qui viendra ne saura pas bien faire…Au Congo on a tendance à faire des effets spéciaux après. Ce n’était pas prévu, ce n’était pas tourné comme il fallait, c’est pour cela ça ne marche pas…”

Il est possible de gagner la vie au Congo en faisant le cinéma ?

Oui, C’est possible de gagner de l’argent au congo en faisant le cinéma. Mais c’est très très difficile et il y a des cas très rares, pourquoi ? parce que les cinémas congolais ne se consomment pas au Congo…Il y a des rares productions étrangères qui viennent chez nous faire du film et ça permet à deux ou trois cinéastes de se retrouver. ”

Que conseillez-vous aux amateurs du cinéma qui évoluent au Congo ?

« Aux amateurs, qu’ils ne lâchent pas. Au cinéma tu peux commencer une carrière et très vite voir les étoiles comme tu peux rester longtemps. Mais l’important c’est bien faire les choses. Le film “ la vie est belle” est restée dans nos têtes parce que c’est un film qui a été bien fait…Les amateurs d’aujourd’hui ont l’avantage de suivre les cours en direct à travers les tutoriels sur internet…”

Pourquoi la plupart des films congolais ne sont pas distribués par le distributeur du groupe canal+ dénommé: canalstudio pourtant Canal+ a beaucoup d’abonnés au Congo ?

Je dirai que c’est de la mauvaise foi. Au delà de la mauvaise foi c’est un problème des dirigents…Moi j’ai vendu mon documentaire à canal+, mais pas de la RDC plutôt à leur bureau de la France. Je l’ai vendu depuis Ouagadougou. C’était un film documentaire de 52 minutes…Quand c’était diffusé sur canal+cinéma, c’est à ce moment que la directrice de canal+ de Kinshasa a compris que j’étais congolais.”

Parlez-nous de vos films et comment le public congolais qui l’ignore peut les retrouver ?

Marcus Onalundula

Actuellement il est difficile de trouver mes films pour les congolais parce que souvent mes films tournent en salles de cinéma et aussi dans des festivals. Et après ça on essaie de vendre dans des chaînes de télévision internationales et aussi faire des diffusions payantes.

Marcus Onalundula est un réalisateur, chef-opérateur, animateur télé, monteur et comedien congolais. Il est plus connu pour la réalisation du film “Aboula Ngando” réalisé en 2021 et “Article 13” réalisé en 2020

Marcus Onalundula
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